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La maladie de Dupuytren
La maladie de Dupuytren, aussi connue sous le nom de contracture de Dupuytren, est une affection fibroproliférative chronique de la main. Elle provoque une rétraction progressive des tissus de l’aponévrose palmaire, entraînant une flexion irréductible des doigts affectés, souvent invalidante. Bien que son origine exacte soit encore débattue, la maladie est associée à des facteurs génétiques, métaboliques et environnementaux.
Définition et épidémiologie
La maladie de Dupuytren se caractérise par une fibrose progressive de l'aponévrose palmaire superficielle, conduisant à des nodules et des cordes fibreuses qui limitent l’extension des doigts.
- Prévalence : Affecte environ 3 à 6 % de la population générale, avec une prédominance dans les populations européennes.
- Sexe et âge : Plus fréquente chez les hommes (>3:1) et apparaît généralement après l’âge de 50 ans.
- Facteurs de risque :
- Hérédité : Prédisposition familiale présente dans 60 à 70 % des cas.
- Alcool et tabac : Associés à une progression plus rapide.
- Diabète : Plus fréquent chez les patients diabétiques, bien que la forme soit souvent moins sévère.
Physiopathologie
La maladie de Dupuytren est une pathologie fibroproliférative complexe impliquant plusieurs mécanismes :
- Hyperplasie des myofibroblastes : Ces cellules jouent un rôle clé dans la contraction et la fibrose du tissu conjonctif.
- Accumulation de collagène : Notamment du collagène de type III, entraînant une rigidité excessive des tissus.
- Réponse inflammatoire : Libération de cytokines pro-inflammatoires, comme le TGF-β, qui stimule la fibrose.
- Facteurs génétiques : Des polymorphismes génétiques ont été identifiés, notamment dans les gènes associés à la fibrogenèse.
Symptômes et évolution
1. Symptômes initiaux
- Nodules palmaires : Petites masses fermes sous la peau, indolores au début.
- Sensibilité ou douleur légère : Rare, mais présente dans les stades précoces.
2. Progression
- Formation de cordes fibreuses : Rétractions sous-cutanées qui limitent l’extension des doigts.
- Contracture des doigts : Affecte le plus souvent l’annulaire et l’auriculaire.
- Déformation progressive : Incapacité à poser la main à plat sur une surface (signe de la "table plate").
3. Distribution
- Bilatérale dans environ 40 à 60 % des cas, bien qu'une main soit généralement plus atteinte.
4. Atteintes associées
- Pied : Maladie de Ledderhose (fibrose plantaire).
- Pénis : Maladie de La Peyronie (fibrose des corps caverneux).
- Autres : Nodules fibromateux sur les phalanges (nodules de Garrod).
Diagnostic
Le diagnostic de la maladie de Dupuytren repose principalement sur un examen clinique.
1. Examen physique
- Recherche de nodules, cordes et contractures.
- Test de la "table plate" : Incapacité à aplatir complètement la main sur une surface plane.
2. Diagnostic différentiel
- Ténosynovite sténosante (doigt à ressort).
- Arthrose des doigts.
- Sclérodermie : Peut mimer certaines rétractions cutanées.
3. Examens complémentaires
- Rarement nécessaires, sauf en cas de diagnostic incertain ou avant une intervention chirurgicale.
Prise en charge
Le traitement dépend de la sévérité des symptômes et de l'impact sur la fonction de la main. Il vise à améliorer la mobilité des doigts et à prévenir les récidives.
1. Approche conservative
- Observation : Indiquée pour les formes précoces asymptomatiques.
- Orthèses : Peuvent limiter la progression, bien que les preuves d’efficacité soient limitées.
2. Traitements interventionnels
- Injection de collagénase (Clostridium histolyticum) :
- Technique non chirurgicale qui dissout les cordes fibreuses.
- Avantages : Réduction rapide de la contracture, récupération rapide.
- Limites : Récidive possible.
- Aponévrotomie percutanée :
- Utilisation d’une aiguille pour sectionner les cordes sous-cutanées.
- Technique simple et moins invasive, mais risque de récidive élevé.
3. Traitement chirurgical
- Indiqué pour les formes sévères ou récurrentes.
- Fasciotomie :
- Section des cordes fibreuses sans excision complète de l’aponévrose.
- Fasciectomie :
- Ablation complète des tissus malades.
- Associée à un taux de récidive plus faible, mais une récupération plus longue.
- Dermofasciectomie :
- Excision de la peau et de l’aponévrose, suivie d’une greffe cutanée.
- Recommandée en cas de récidives multiples.
4. Rééducation
- Physiothérapie post-opératoire pour restaurer la fonction.
- Étirements et exercices de renforcement pour prévenir les raideurs.
Pronostic
La maladie de Dupuytren est progressive et souvent récidivante.
- Formes sévères : Associées à une perte fonctionnelle importante.
- Récidives : Fréquentes, même après traitement chirurgical, surtout dans les cas familiaux.
Recherches actuelles
Les études explorent de nouveaux traitements, notamment :
- Thérapies biologiques : Bloqueurs de cytokines (TGF-β).
- Traitements génétiques : Ciblant les gènes impliqués dans la fibrose.
- Techniques mini-invasives avancées.
Référence: https://drive.google.com/file/d/18H9_Ib0JFc-htIPaQvz8zS12HBo3ygWg/view?usp=drive_link
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Les myopathies inflammatoires
Les myopathies inflammatoires constituent un groupe hétérogène de maladies musculaires caractérisées par une inflammation des fibres musculaires, entraînant une faiblesse progressive et d'autres atteintes systémiques. Ces affections, souvent rares et chroniques, ont des causes complexes mêlant prédispositions génétiques et dysrégulation immunitaire.
Définition et classification
Les myopathies inflammatoires regroupent plusieurs entités cliniques et pathologiques, principalement :
- Polymyosite (PM) : Myopathie inflammatoire auto-immune affectant principalement les muscles proximaux.
- Dermatomyosite (DM) : Inclut une atteinte cutanée caractéristique en plus de l’atteinte musculaire.
- Myosite à inclusions (MI) : Maladie dégénérative et inflammatoire affectant préférentiellement les personnes âgées.
- Myopathies associées aux maladies auto-immunes : Souvent liées à des pathologies comme le lupus érythémateux systémique (LES) ou la sclérodermie.
- Myosites nécrosantes auto-immunes (MNAI) : Caractérisées par une destruction musculaire sans infiltration inflammatoire classique.
Épidémiologie
- Prévalence : Estimée entre 5 et 10 cas pour 100 000 personnes.
- Sexe et âge : Prédominance féminine (2:1), avec un pic d'incidence entre 40 et 60 ans, sauf pour la myosite à inclusions qui survient après 50 ans.
Physiopathologie
Les myopathies inflammatoires résultent d’une réponse immunitaire inappropriée contre les fibres musculaires. Différents mécanismes sont impliqués selon le type :
- Auto-immunité cellulaire : Médiée par les lymphocytes T cytotoxiques (polymyosite, myosite à inclusions).
- Auto-immunité humorale : Production d’auto-anticorps dirigés contre des antigènes musculaires (dermatomyosite, MNAI).
- Inflammation chronique : Activation de cytokines inflammatoires (interleukines, TNF-α).
Symptômes et manifestations cliniques
Symptômes musculaires
- Faiblesse musculaire : Symétrique, prédominant sur les muscles proximaux (cuisses, épaules).
- Myalgies : Moins fréquentes mais présentes dans certaines formes.
- Diminution de la force : Impacte les activités quotidiennes comme se lever, monter les escaliers ou porter des objets.
Manifestations extra-musculaires
- Atteinte cutanée (dermatomyosite) :
- Éruption héliotrope : Coloration violacée des paupières.
- Papules de Gottron : Lésions rouges ou violacées sur les articulations des doigts.
- Photosensibilité.
- Manifestations pulmonaires :
- Maladie interstitielle pulmonaire (MIP), fréquente dans les formes auto-immunes.
- Atteinte articulaire :
- Arthralgies ou polyarthrite non érosive.
- Troubles systémiques :
- Fièvre, fatigue, perte de poids.
Myosite à inclusions
- Faiblesse asymétrique touchant les muscles distaux (mains, avant-bras).
- Début insidieux, progression lente.
Diagnostic
Le diagnostic des myopathies inflammatoires repose sur une combinaison d’éléments cliniques, biologiques et histopathologiques.
1. Tests biologiques
- Enzymes musculaires : Élévation de la créatine kinase (CK) et de l’aldolase.
- Auto-anticorps spécifiques :
- Anti-Jo-1, Anti-Mi-2 (dermatomyosite).
- Anti-SRP, Anti-HMGCR (myopathies nécrosantes).
- Marqueurs inflammatoires : Augmentation de la vitesse de sédimentation et de la CRP.
2. Examens d'imagerie
- IRM musculaire : Permet de détecter l’inflammation active et les zones de nécrose.
- Électromyogramme (EMG) : Montre des signes d’irritation musculaire et d’atteinte inflammatoire.
3. Biopsie musculaire
- Examen clé pour confirmer le diagnostic.
- Caractéristiques spécifiques :
- Infiltrat inflammatoire (polymyosite, dermatomyosite).
- Fibres musculaires vacuolées contenant des inclusions (myosite à inclusions).
Prise en charge
La prise en charge des myopathies inflammatoires est multidisciplinaire et vise à contrôler l’inflammation, préserver la force musculaire et prévenir les complications.
1. Traitements pharmacologiques
- Corticostéroïdes :
- Prednisone, traitement de première intention.
- Dose initiale élevée, suivie d'une réduction progressive.
- Immunosuppresseurs :
- Méthotrexate, azathioprine : Utilisés pour réduire la dépendance aux corticoïdes.
- Biothérapies :
- Rituximab (anti-CD20) pour les formes résistantes.
- Immunoglobulines intraveineuses (IgIV) :
- Indiquées dans certaines myosites réfractaires ou sévères.
- Plasmaphérèse :
- En cas de myopathies nécrosantes graves.
2. Rééducation fonctionnelle
- Physiothérapie adaptée :
- Préserve la mobilité et la force musculaire sans aggraver l’inflammation.
- Ergothérapie :
- Amélioration de l’autonomie pour les activités quotidiennes.
3. Traitement des atteintes spécifiques
- Pulmonaire : Corticoïdes associés à des immunosuppresseurs pour les MIP.
- Cardiaque : Surveillance régulière en cas de cardiomyopathie.
Pronostic
- Réponse au traitement : Variable selon le type de myopathie.
- Complications :
- Fibrose pulmonaire irréversible.
- Perte fonctionnelle significative, surtout dans les formes chroniques comme la myosite à inclusions.
- Une prise en charge précoce améliore considérablement les perspectives.
Référence: https://drive.google.com/file/d/18H9_Ib0JFc-htIPaQvz8zS12HBo3ygWg/view?usp=drive_link
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Le syndrome douloureux régional complexe
Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est une affection neurologique rare caractérisée par une douleur chronique, souvent invalidante, affectant principalement les extrémités après un traumatisme ou une intervention chirurgicale. Le SDRC, aussi connu sous le nom de dystrophie sympathique réflexe, peut inclure des anomalies sensorielles, motrices, autonomiques, et trophiques, rendant son diagnostic et sa gestion complexes.
Définition et classification
Le SDRC est une douleur neuropathique disproportionnée par rapport à l’événement initial. Il est classé en deux types principaux :
- SDRC Type I (dystrophie sympathique réflexe) : Survient sans atteinte nerveuse identifiable. Il représente environ 90 % des cas.
- SDRC Type II (causalgie) : Associé à une lésion nerveuse définie.
Ces types partagent des symptômes communs, bien que leur origine diffère.
Épidémiologie
- Prévalence : Environ 26 cas pour 100 000 personnes par an.
- Sexe et âge : Prédomine chez les femmes (3:1) et apparaît souvent entre 40 et 60 ans, bien qu'il puisse affecter tout âge.
- Facteurs de risque : Fractures, entorses, interventions chirurgicales, immobilisations prolongées.
Symptômes
Le SDRC se manifeste par une douleur persistante et des anomalies multisystémiques affectant la zone touchée.
1. Douleur
- Nature : Brûlure, lancinante, ou écrasante.
- Allodynie : Douleur provoquée par des stimuli normalement non douloureux, comme le toucher.
- Hyperalgésie : Réponse excessive à une douleur provoquée.
2. Anomalies sensorielles et autonomiques
- Changements de température cutanée : Peau chaude ou froide.
- Changements de couleur : Rougeur ou cyanose de la peau.
- Sudation excessive ou réduite.
3. Altérations motrices
- Raideur articulaire, faiblesse musculaire, tremblements ou dystonie.
4. Modifications trophiques
- Atrophie cutanée, chute des poils, fragilité des ongles, ostéoporose localisée.
5. Symptômes évolutifs
La maladie progresse souvent en trois phases :
- Phase aiguë (inflammatoire) : Douleur intense et gonflement.
- Phase dystrophique : Raideur et modifications cutanées.
- Phase atrophique : Perte musculaire et ostéoporose.
Causes et mécanismes physiopathologiques
Les causes exactes du SDRC ne sont pas complètement élucidées, mais plusieurs mécanismes sont impliqués :
1. Dysfonctionnement du système nerveux autonome
- Activation anormale des nerfs sympathiques.
- Déséquilibre dans la vasomotricité.
2. Inflammation neurogène
- Libération excessive de cytokines pro-inflammatoires, telles que le TNF-α et l’interleukine-6, contribuant à la douleur et au gonflement.
3. Plasticité et sensibilisation centrale
- Amplification des signaux douloureux par le système nerveux central, menant à une hyperexcitabilité des voies de la douleur.
4. Facteurs psychologiques
- Stress, anxiété et dépression peuvent exacerber la perception de la douleur.
5. Traumatisme ou intervention médicale
- Fractures, luxations ou interventions chirurgicales agissent souvent comme déclencheurs.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur les critères cliniques définis par la Budapest Consensus Conference (2003).
Critères de Budapest
Le diagnostic est établi si les éléments suivants sont présents :
- Douleur continue disproportionnée par rapport à l’événement déclenchant.
- Au moins un symptôme dans 3 des 4 catégories suivantes :
- Anomalies sensorielles.
- Dysrégulation vasomotrice.
- Dysfonctionnement sudomoteur.
- Altérations motrices ou trophiques.
- Aucun autre diagnostic expliquant les symptômes.
Outils diagnostiques complémentaires
- Thermographie : Évaluation des différences de température entre les extrémités.
- Radiographies : Recherche d’ostéoporose localisée.
- IRM : Identification de l’œdème osseux et des modifications tissulaires.
Prise en charge
Le traitement du SDRC est multidisciplinaire, impliquant des approches pharmacologiques, physiques et psychologiques.
1. Thérapies pharmacologiques
- Antalgiques : Paracétamol, opioïdes faibles pour la douleur modérée.
- Antidépresseurs tricycliques et anticonvulsivants : Par exemple, l’amitriptyline ou la gabapentine pour les douleurs neuropathiques.
- Bisphosphonates : Prévention de l’ostéoporose localisée.
- Corticoïdes : Réduction de l’inflammation aiguë.
- Anesthésiques locaux ou blocs nerveux : Réduction de la douleur sévère.
2. Rééducation fonctionnelle
- Physiothérapie : Maintenir la mobilité articulaire et réduire les contractures.
- Kinésithérapie douce : Éviter l'immobilisation prolongée.
- Hydrothérapie : Soulagement des douleurs et amélioration de la circulation.
3. Traitements psychologiques
- Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Gestion de la douleur chronique et réduction de l'anxiété.
- Relaxation et techniques de pleine conscience.
4. Approches interventionnelles
- Stimulation médullaire : Électrodes implantées pour bloquer les signaux douloureux.
- Bloc sympathique : Interruption temporaire des nerfs sympathiques dans la région affectée.
5. Innovations thérapeutiques
- Kétamine intraveineuse : Réduction de la sensibilisation centrale.
- Thérapie par miroir : Rééducation cérébrale pour réduire la douleur perçue.
Pronostic
Le pronostic varie en fonction de la précocité du diagnostic et de la prise en charge. Un traitement rapide améliore considérablement les chances de rémission. Si le SDRC progresse vers des stades avancés, les changements musculaires et articulaires peuvent devenir irréversibles.
Prévention
- Mobilisation précoce après une fracture ou une chirurgie.
- Réduction des périodes d'immobilisation.
- Gestion adéquate de la douleur aiguë.
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Les dystrophies musculaires
Les dystrophies musculaires (DM) constituent un groupe de maladies génétiques héréditaires caractérisées par une faiblesse musculaire progressive et une dégénérescence des muscles squelettiques. Ces maladies sont causées par des mutations génétiques affectant les protéines nécessaires à la structure et à la fonction musculaire. Les dystrophies musculaires varient en termes de gravité, de prévalence et de progression, mais elles ont toutes un impact significatif sur la qualité de vie.
Définition
Les dystrophies musculaires sont des myopathies génétiques causées par des anomalies dans les gènes codant pour les protéines musculaires, telles que la dystrophine ou d’autres protéines associées à la membrane des fibres musculaires. Ces anomalies entraînent une dégénérescence progressive des fibres musculaires, remplacées par du tissu fibreux ou adipeux.
Prévalence
- Les dystrophies musculaires affectent environ 1 personne sur 3 500 à 5 000 dans le monde.
- La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est la forme la plus fréquente, principalement observée chez les garçons.
Types de dystrophies musculaires
Il existe plusieurs types de dystrophies musculaires, différenciés par les mutations génétiques impliquées, les muscles affectés et la vitesse de progression.
1. Dystrophie musculaire de Duchenne (DMD)
- Cause : Mutation du gène DMD sur le chromosome X, codant pour la dystrophine.
- Symptômes : Faiblesse musculaire apparaissant avant l’âge de 5 ans, perte de la marche vers 12 ans, atteinte cardiaque et respiratoire.
- Pronostic : Espérance de vie limitée, souvent jusqu’à la troisième décennie.
2. Dystrophie musculaire de Becker (DMB)
- Cause : Mutation partielle du gène DMD entraînant une dystrophine partiellement fonctionnelle.
- Symptômes : Faiblesse musculaire plus tardive et moins sévère que dans la DMD.
- Pronostic : Espérance de vie normale ou légèrement réduite.
3. Dystrophies musculaires des ceintures (LGMD)
- Cause : Mutations dans divers gènes codant pour des protéines des membranes musculaires.
- Symptômes : Faiblesse des muscles des ceintures scapulaire et pelvienne, progressant avec le temps.
- Pronostic : Varie considérablement selon le sous-type génétique.
4. Dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD)
- Cause : Délétion d’un segment du chromosome 4.
- Symptômes : Faiblesse des muscles du visage, des épaules et des bras.
- Pronostic : Progression lente, avec des variations importantes.
5. Dystrophie myotonique (DM1 et DM2)
- Cause : Expansion de triplets nucléotidiques dans des gènes spécifiques.
- Symptômes : Myotonie (difficulté à relâcher un muscle), faiblesse musculaire, cataractes et troubles cardiaques.
- Pronostic : Dépend de la sévérité, mais peut inclure des complications multisystémiques.
6. Dystrophie musculaire congénitale (DMC)
- Cause : Mutations affectant des protéines comme la laminine ou la mérosine.
- Symptômes : Faiblesse musculaire présente dès la naissance, parfois associée à des anomalies cérébrales.
- Pronostic : Varie selon la forme ; certains enfants ne développent jamais la marche.
Symptômes communs
Bien que les manifestations varient selon le type de dystrophie musculaire, certains symptômes sont récurrents :
- Faiblesse musculaire progressive : Commence souvent dans les muscles proximaux (cuisses, hanches, épaules).
- Perte de mobilité : Difficultés à marcher, à monter les escaliers ou à se lever d’une position assise.
- Déformations squelettiques : Scoliose, pieds équins ou contractures articulaires.
- Insuffisance cardiaque : Cardiomyopathies fréquentes dans la DMD et la DMB.
- Problèmes respiratoires : Faiblesse des muscles respiratoires, nécessitant une ventilation assistée.
- Fatigue et douleurs musculaires.
Causes et transmission génétique
Les dystrophies musculaires sont causées par des mutations dans des gènes spécifiques affectant les protéines musculaires. Elles peuvent être transmises selon plusieurs modes :
- Transmission récessive liée à l’X : Observée dans la DMD et la DMB.
- Transmission autosomique récessive : Dans de nombreuses LGMD.
- Transmission autosomique dominante : Fréquente dans la FSHD et certaines dystrophies myotoniques.
- Mutation de novo : Peut survenir sans antécédents familiaux.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur une combinaison de tests cliniques, génétiques et biologiques.
1. Examen clinique
- Évaluation de la faiblesse musculaire, des réflexes tendineux et des déformations.
- Recherche d’antécédents familiaux.
2. Tests biologiques
- Dosage de la créatine kinase (CK) : Élevée en cas de dégénérescence musculaire active.
- Analyse génétique : Confirmation des mutations spécifiques.
3. Biopsie musculaire
- Examen histologique pour observer les anomalies des fibres musculaires et des protéines.
- Coloration pour détecter l’absence de dystrophine (DMD).
4. Imagerie
- IRM musculaire : Identification de l’atteinte musculaire et exclusion d’autres causes.
Prise en charge
Il n’existe pas de traitement curatif, mais une prise en charge multidisciplinaire permet de ralentir la progression, soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie.
1. Médicaments
- Corticostéroïdes : Prolongent la fonction musculaire dans la DMD.
- Inhibiteurs de l’angiotensine ou bêta-bloquants : Traitent les cardiomyopathies.
- Nouveaux traitements génétiques : Exon-skipping (éteindre certains exons pour produire une dystrophine partiellement fonctionnelle).
2. Physiothérapie
- Exercices pour maintenir la mobilité articulaire et réduire les contractures.
- Utilisation d’appareils orthopédiques pour soutenir la marche.
3. Assistance respiratoire
- Ventilation non invasive pour gérer la faiblesse respiratoire.
- Traitement des infections pulmonaires.
4. Chirurgie
- Correction des déformations (scoliose, pieds).
- Implantation de dispositifs cardiaques en cas d’arythmies.
5. Soutien psychologique
- Accompagnement pour faire face aux défis émotionnels et sociaux associés à la maladie.
Pronostic
Le pronostic dépend du type de dystrophie musculaire et de la prise en charge. Certaines formes (FSHD, LGMD) progressent lentement, tandis que d'autres (DMD) entraînent une perte rapide de la fonction musculaire et des complications graves.
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L’achondroplasie
L’achondroplasie est une maladie génétique rare, caractérisée par un trouble du développement osseux entraînant une petite taille disproportionnée. Elle constitue la forme la plus courante de nanisme et résulte principalement d’une mutation du gène FGFR3. Bien que les personnes atteintes aient des caractéristiques physiques spécifiques, leur espérance de vie et leur intelligence sont généralement normales si les complications associées sont bien prises en charge.
Définition
L’achondroplasie est une dysplasie osseuse causant un défaut dans la conversion du cartilage en os, principalement au niveau des os longs. Cette maladie est classée parmi les ostéochondrodysplasies.
Prévalence
L'achondroplasie touche environ 1 naissance sur 15 000 à 40 000, sans distinction liée au sexe ni à l’origine ethnique.
Caractéristiques principales
- Petite taille disproportionnée.
- Raccourcissement des membres.
- Tronc relativement normal avec un visage distinctif.
Causes
L’achondroplasie est causée par une mutation du gène FGFR3 (Fibroblast Growth Factor Receptor 3), situé sur le chromosome 4. Ce gène régule la croissance et la maturation des os et du cartilage.
Nature de la mutation
- Mutation ponctuelle : Remplacement d’une seule paire de bases dans le gène FGFR3. Les mutations les plus fréquentes sont G1138A ou G1138C.
- Cette mutation entraîne une activation excessive du récepteur FGFR3, inhibant la croissance osseuse.
Transmission génétique
- Autosomique dominante : Une seule copie du gène muté suffit à provoquer la maladie.
- Mutation de novo : Dans environ 80 % des cas, l’achondroplasie résulte d’une mutation spontanée sans antécédents familiaux.
- Parents porteurs : Si l’un des parents est atteint, le risque de transmission est de 50 %.
Symptômes et manifestations
Les symptômes apparaissent dès la naissance et affectent principalement le squelette, mais aussi d’autres systèmes en raison des complications secondaires.
1. Squelette et croissance
- Petite taille disproportionnée : Taille adulte moyenne d’environ 120 à 135 cm.
- Raccourcissement des membres : Surtout au niveau des bras et des jambes (rhizomélie).
- Macrocrânie : Tête relativement large avec un front proéminent.
- Hypoplasie du visage moyen : Pont nasal déprimé.
- Cyphose thoracolombaire ou lordose lombaire exagérée.
- Genoux varus (jambes arquées).
2. Complications neurologiques
- Sténose du foramen magnum : Rétrécissement à la base du crâne, pouvant comprimer le tronc cérébral.
- Hydrocéphalie : Accumulation de liquide céphalorachidien.
- Compression de la moelle épinière : À l’origine de douleurs, faiblesse musculaire ou paresthésies.
3. Troubles respiratoires
- Apnée obstructive du sommeil : Due à des anomalies des voies respiratoires supérieures.
- Infections ORL fréquentes : En raison de la forme du crâne et des sinus.
4. Système musculosquelettique
- Hypotonie musculaire : Retard moteur dans l’enfance.
- Arthrose précoce : Surtout au niveau des hanches et des genoux.
Diagnostic
Le diagnostic peut être posé avant ou après la naissance.
1. Diagnostic prénatal
- Échographie obstétricale : Identifie un raccourcissement des os longs dès la 20ᵉ semaine de grossesse.
- Tests génétiques prénataux : Amniocentèse ou biopsie des villosités choriales pour confirmer la mutation FGFR3.
2. Diagnostic postnatal
- Examen clinique : Observation des caractéristiques physiques typiques.
- Radiographies : Démontrent des anomalies osseuses spécifiques (raccourcissement des os longs, hypoplasie du bassin).
- Tests génétiques : Analyse moléculaire pour confirmer la mutation FGFR3.
Prise en charge
L’achondroplasie ne peut être guérie, mais une gestion multidisciplinaire permet de traiter les complications et d’améliorer la qualité de vie.
1. Suivi médical
- Évaluations régulières : Croissance, développement moteur et état neurologique.
- Surveillance des voies respiratoires : Détection précoce des apnées du sommeil.
- Examens d’imagerie : Scanner ou IRM pour évaluer la compression médullaire.
2. Traitements symptomatiques
- Orthopédie : Appareillage ou chirurgie pour corriger les déformations osseuses (par exemple, allongement des membres).
- Neurochirurgie : Décompression du foramen magnum ou traitement de la sténose spinale.
- Physiothérapie : Pour améliorer la force musculaire et la mobilité.
3. Traitements médicamenteux
- Vosoritide : Un nouvel inhibiteur de FGFR3, approuvé pour stimuler la croissance osseuse chez les enfants atteints d’achondroplasie.
4. Soutien psychologique
- Aide pour faire face aux défis psychosociaux, notamment l’acceptation de la différence physique.
5. Adaptations environnementales
- Ajustement des meubles, vêtements et équipements pour faciliter l’autonomie des personnes atteintes.
Pronostic
Avec une prise en charge appropriée, les personnes atteintes d’achondroplasie peuvent vivre une vie normale et productive. Les complications graves, bien que rares, doivent être surveillées pour garantir une bonne qualité de vie.
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