Le molluscum contagiosum
Le molluscum contagiosum est une infection cutanée virale bénigne causée par un poxvirus (Molluscum contagiosum virus, MCV), qui appartient à la même famille que les virus de la variole. Il se manifeste principalement par des lésions cutanées caractéristiques sous forme de petites papules ou nodules. Cette infection est commune chez les enfants, mais elle peut également affecter les adultes, en particulier les personnes immunodéprimées ou celles qui ont des contacts cutanés fréquents, comme dans le cadre de certaines activités sportives ou sexuelles.
Épidémiologie
Le molluscum contagiosum est une affection relativement courante, en particulier chez les enfants de moins de 10 ans, pour qui elle est souvent bénigne et se résout spontanément. Chez les adultes, elle est souvent considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST), car les lésions peuvent apparaître dans les régions génitales à la suite de contacts peau-à-peau lors de rapports sexuels. Cette infection est également fréquente chez les personnes immunodéprimées, comme les patients atteints du VIH.
Les principales voies de transmission sont :
- Le contact direct avec une peau infectée, que ce soit via les activités quotidiennes chez les enfants ou par contact sexuel chez les adultes.
- Le contact indirect avec des objets contaminés, tels que des serviettes, des vêtements ou du matériel de sport partagé.
- L'auto-inoculation, où le virus peut être étendu à d'autres parties du corps en grattant ou en touchant les lésions.
Symptômes et caractéristiques cliniques
Le molluscum contagiosum se manifeste par l'apparition de papules rondes et fermes, de couleur chair ou rose pâle, mesurant généralement entre 2 et 5 mm de diamètre. Ces lésions ont souvent un aspect brillant, avec un petit creux central (omphalé) caractéristique, où se trouvent les virus. Elles sont généralement indolores mais peuvent provoquer des démangeaisons légères.
Les lésions apparaissent le plus souvent sur :
- Le visage, le cou, les bras et les mains chez les enfants.
- Les organes génitaux, le bas-ventre, les cuisses et les fesses chez les adultes, notamment ceux infectés par contact sexuel.
Le nombre de lésions peut varier de quelques-unes à plusieurs dizaines, selon la gravité de l’infection et l’état immunitaire de la personne. Chez les personnes immunodéprimées, en particulier celles atteintes du VIH, les lésions peuvent être beaucoup plus étendues et plus persistantes, couvrant de grandes zones du corps.
Physiopathologie
Le virus responsable du molluscum contagiosum infecte la couche la plus externe de la peau (l'épiderme), où il induit une prolifération des cellules cutanées, formant les papules caractéristiques. Ces papules contiennent une grande quantité de particules virales. Lorsqu’elles sont traumatisées ou frottées, elles peuvent libérer ces particules, favorisant la propagation de l’infection à d’autres parties du corps ou à d’autres personnes.
L’incubation du virus, c’est-à-dire la période entre l'exposition et l'apparition des lésions, peut varier de 2 à 6 semaines, voire plus. Bien que le virus soit contagieux, il n’entraîne généralement pas de complications graves, sauf chez les individus présentant une immunité affaiblie.
Diagnostic
Le diagnostic du molluscum contagiosum est principalement clinique, basé sur l'aspect caractéristique des lésions cutanées. Un examen médical attentif des papules ombiliquées suffit souvent à poser un diagnostic. Dans les rares cas où le diagnostic est incertain, un examen histologique (biopsie cutanée) peut être réalisé pour confirmer la présence du virus.
L'histologie révèle des cellules hypertrophiées (cellules épidermiques) contenant des inclusions cytoplasmiques caractéristiques appelées corps de molluscum (ou corpuscules d'Henderson-Patterson).
Traitement
Le molluscum contagiosum est généralement une infection autolimitée, signifiant qu'elle disparaît d'elle-même sans traitement, en 6 à 12 mois dans la plupart des cas. Cependant, certaines infections peuvent persister pendant plusieurs années si elles ne sont pas traitées, surtout chez les personnes immunodéprimées.
Les raisons de traiter le molluscum contagiosum incluent :
- Prévenir la propagation du virus à d'autres parties du corps ou à d'autres personnes.
- Accélérer la résolution des lésions, notamment si elles sont esthétiquement gênantes ou localisées dans des zones sensibles.
- Réduire le risque de complications comme l'inflammation secondaire ou les infections bactériennes associées à un grattage excessif.
Les options de traitement incluent :
- Cryothérapie : Le traitement par le froid, via l'application d'azote liquide, est l'une des méthodes les plus courantes pour traiter le molluscum contagiosum. Il consiste à geler les lésions, provoquant leur destruction.
- Curetage : Cette méthode consiste à gratter la lésion à l'aide d'un instrument chirurgical (curette) après une anesthésie locale. Cette méthode est rapide, mais peut entraîner des cicatrices ou des douleurs temporaires.
- Thérapies topiques : Plusieurs agents chimiques peuvent être appliqués localement pour détruire les lésions, notamment l'hydroxyde de potassium (KOH), la cantharidine (une substance extraite de la mouche espagnole) ou des crèmes à base de rétinoïdes.
- Immunothérapie : Dans certains cas récalcitrants, en particulier chez les personnes immunodéprimées, des traitements immunomodulateurs comme l'imiquimod (une crème qui stimule le système immunitaire) peuvent être prescrits pour encourager le corps à combattre l'infection.
Il est recommandé de ne pas gratter les lésions, car cela peut entraîner une auto-inoculation et la propagation de l’infection à d’autres zones cutanées. Les enfants atteints doivent également éviter le partage de serviettes, de vêtements ou d'articles de toilette pour prévenir la transmission à d’autres personnes.
Complications
Bien que la majorité des cas de molluscum contagiosum se résolvent spontanément sans complications, certaines personnes peuvent développer des infections bactériennes secondaires si les lésions sont trop grattées ou traumatisées. Cela peut entraîner des rougeurs, des douleurs et une formation de croûtes.
Chez les personnes atteintes de déficience immunitaire, telles que les patients atteints du VIH, l’infection peut être beaucoup plus grave et persistante. Les lésions peuvent devenir plus volumineuses, plus nombreuses, et plus difficiles à traiter. Ces patients sont également plus susceptibles de développer des formes atypiques de la maladie.
Prévention
La prévention du molluscum contagiosum repose sur la réduction du contact direct avec des lésions infectées et la mise en place de bonnes pratiques d'hygiène. Les mesures préventives incluent :
- Éviter de partager des objets personnels comme les serviettes, les vêtements ou le matériel de sport.
- Éviter les rapports sexuels en présence de lésions génitales jusqu'à leur disparition complète.
- Maintenir une bonne hygiène en lavant régulièrement les mains et en couvrant les lésions infectées pour prévenir leur propagation.
Dans les environnements à risque, comme les piscines publiques ou les salles de sport, des mesures supplémentaires, telles que l'hygiène des surfaces et la désinfection des équipements, peuvent réduire la transmission du virus.
Conclusion
Le molluscum contagiosum est une infection cutanée virale fréquente, principalement bénigne, qui touche surtout les enfants mais peut également affecter les adultes. Bien que la maladie se résolve généralement d'elle-même, des traitements peuvent être nécessaires pour réduire la propagation de l'infection et accélérer la guérison. L'identification et le traitement précoces des lésions, ainsi que des mesures préventives adéquates, peuvent limiter l'impact de cette infection sur la santé individuelle et publique.
Référence: https://drive.google.com/file/d/1tWjzj83i-8esvZsbX7K2xIoDyqGFTL2x/view?usp=drive_link