Sténose Cervicale : Définition, causes, symptômes et approches thérapeutiques
La sténose cervicale est une pathologie qui se caractérise par un rétrécissement anormal du canal cervical au niveau de la colonne vertébrale. Cette condition peut comprimer la moelle épinière ou les racines nerveuses, entraînant des douleurs, des troubles neurologiques et une altération de la qualité de vie.
Définition
La colonne cervicale est constituée de sept vertèbres (C1 à C7) qui protègent la moelle épinière et permettent la mobilité du cou. La sténose cervicale désigne le rétrécissement du canal rachidien à ce niveau, limitant l’espace disponible pour la moelle épinière et les nerfs.
Causes
Plusieurs facteurs peuvent conduire à une sténose cervicale :
- Dégénératifs
- Arthrose cervicale : L’usure des disques intervertébraux et des facettes articulaires peut entraîner une prolifération osseuse (ostéophytes) et un rétrécissement du canal rachidien.
- Hernies discales : Les disques dégénérés peuvent comprimer la moelle épinière.
- Congénitaux
- Certaines personnes naissent avec un canal rachidien étroit, ce qui les prédispose à la sténose cervicale.
- Traumatismes
- Les fractures ou luxations cervicales peuvent altérer la structure du canal rachidien.
- Causes inflammatoires ou tumorales
- Les maladies comme la polyarthrite rhumatoïde ou les tumeurs peuvent causer une sténose secondaire.
Symptômes
Les symptômes varient en fonction de la gravité de la compression et peuvent inclure :
Symptômes légers
- Douleurs cervicales chroniques.
- Raideur ou réduction de la mobilité du cou.
Symptômes neurologiques
- Myélopathie cervicale (compression de la moelle épinière) :
- Faiblesse musculaire, en particulier dans les bras et les jambes.
- Difficultés à marcher ou à maintenir l’équilibre.
- Perte de coordination des mains (problèmes d’écriture, manipulation d’objets).
- Radiculopathie cervicale (compression des racines nerveuses) :
- Douleur irradiant du cou vers les épaules, les bras et parfois les mains.
- Engourdissements ou picotements.
Symptômes graves
- Incontinence urinaire ou fécale (compression sévère).
- Paralysie partielle ou complète.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur :
- Examen clinique
- Évaluation de la force musculaire, des réflexes, et des capacités sensorielles.
- Recherche de signes spécifiques comme le signe de Lhermitte (décharge électrique dans le dos à la flexion du cou).
- Imagerie médicale
- Radiographies : Permettent d’identifier les ostéophytes ou les anomalies structurelles.
- IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : Technique de choix pour visualiser la compression de la moelle épinière et des racines nerveuses.
- Scanner : Utile pour évaluer les structures osseuses.
- Tests électrophysiologiques
- EMG (Électromyographie) : Évalue la fonction des nerfs périphériques.
Traitements
Les options thérapeutiques dépendent de la sévérité des symptômes et des causes sous-jacentes.
Approches conservatrices
- Médicaments :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
- Corticostéroïdes pour réduire l’inflammation.
- Myorelaxants pour soulager les spasmes musculaires.
- Physiothérapie :
- Renforcement musculaire et amélioration de la posture.
- Techniques d’étirement pour réduire la tension musculaire.
- Injections épidurales : Corticoïdes pour soulager temporairement la douleur et l’inflammation.
Traitements chirurgicaux
Lorsque les symptômes sont graves ou progressifs, une intervention chirurgicale peut être nécessaire :
- Laminectomie : Ablation d’une partie de la vertèbre pour élargir le canal rachidien.
- Laminoplastie : Reconstruction du canal rachidien sans retirer de structure osseuse.
- Fusion cervicale : Stabilisation de la colonne par des greffes osseuses ou des implants.
Pronostic
Le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic et de la prise en charge. Les traitements conservateurs peuvent être efficaces pour les formes légères, tandis que les interventions chirurgicales offrent de bons résultats dans les cas avancés. Une prise en charge tardive peut toutefois entraîner des séquelles permanentes, notamment en cas de myélopathie sévère.
Références scientifiques
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- Epstein, N. E. (2015). A Review of the Diagnosis and Treatment of Cervical Stenosis Associated with Spondylosis. Surgical Neurology International, 6(1), 82–92.
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- American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS). (2021). Cervical Stenosis with Myelopathy: Guidelines for Diagnosis and Treatment.
- Matsunaga, S., & Sakou, T. (2000). Pathogenesis of Myelopathy and Surgical Treatment. Spine, 25(11), 1385–1392.