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Le déficit d'adhésion leucocytaire

Le déficit d'adhésion leucocytaire (LAD) est une affection rare des systèmes immunitaire et hématopoïétique, se caractérisant par une incapacité des leucocytes, en particulier les neutrophiles, à migrer efficacement vers les sites d'infection ou de lésion. Cette maladie est liée à des anomalies génétiques affectant les protéines nécessaires à l’adhésion cellulaire, qui jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire innée. Le LAD peut être divisé en plusieurs types selon les gènes affectés et la gravité des symptômes, le type I étant le plus fréquent.

Physiopathologie du LAD

Le LAD est causé par des mutations dans les gènes codant des protéines impliquées dans le processus d’adhésion leucocytaire. Le type le plus commun, le LAD-I, est associé à des mutations dans le gène ITGB2 qui code pour la chaîne bêta-2 des intégrines, une famille de protéines responsables de la liaison des leucocytes aux cellules endothéliales lors de l’inflammation. En l'absence d'une adhésion correcte, les neutrophiles ne peuvent pas quitter la circulation sanguine pour atteindre les tissus infectés, ce qui conduit à une altération de la réponse inflammatoire.

D’autres types de LAD, comme le LAD-II et le LAD-III, sont causés par des mutations dans des gènes affectant d'autres aspects du mécanisme d’adhésion. Le LAD-II implique des anomalies dans la synthèse des fucosyl-transférases, empêchant la formation correcte des molécules d'adhésion appelées sélectines. Le LAD-III, quant à lui, affecte les voies intracellulaires nécessaires à l'activation des intégrines.

Manifestations cliniques

Le LAD se manifeste principalement par des infections récurrentes, souvent sévères, dès la petite enfance. Les patients atteints de LAD-I, le plus sévère des trois types, souffrent d'infections bactériennes et fongiques récurrentes, en particulier des infections cutanées et des muqueuses. Ils présentent également une cicatrisation anormale des plaies, une absence de formation de pus, ainsi qu'une augmentation des leucocytes circulants (leucocytose) en raison de leur incapacité à migrer vers les foyers d'infection.

Les patients atteints de LAD-II présentent, en plus des infections récurrentes, des retards de croissance, une dysmorphie faciale, et parfois des troubles cognitifs. Le LAD-III est caractérisé par une présentation clinique semblable à celle du LAD-I, mais avec l'ajout de symptômes hémorragiques en raison de l'incapacité des plaquettes à s'agréger correctement.

Diagnostic

Le diagnostic du LAD repose sur un ensemble d'analyses cliniques et génétiques. L’élévation chronique du nombre de globules blancs dans le sang (leucocytose) constitue un indicateur initial, mais des tests spécifiques, tels que la cytométrie en flux, sont utilisés pour évaluer la capacité des leucocytes à exprimer les intégrines. Les analyses génétiques permettent d’identifier les mutations spécifiques responsables du déficit, ce qui est essentiel pour le diagnostic différentiel entre les différents types de LAD.

Traitement et prise en charge

Le traitement du LAD varie selon la gravité de la maladie. Les patients atteints de formes légères à modérées peuvent être pris en charge avec des antibiotiques et des antifongiques prophylactiques pour prévenir les infections. Toutefois, pour les formes plus sévères, en particulier le LAD-I, la seule thérapie curative est la greffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT). Cette procédure vise à remplacer le système immunitaire défaillant par celui d’un donneur compatible. Bien que risquée, la HSCT a démontré une efficacité significative pour améliorer la survie des patients atteints de LAD-I.

Des recherches récentes explorent également l’utilisation de la thérapie génique comme traitement potentiel, en particulier pour les patients qui ne sont pas de bons candidats à la greffe. Les essais cliniques en cours utilisent des vecteurs viraux pour corriger les mutations génétiques dans les cellules souches du patient, bien que cette approche soit encore expérimentale.

Pronostic

Le pronostic pour les patients atteints de LAD dépend du type et de la gravité de la maladie. Le LAD-I sévère, sans traitement par greffe, est généralement fatal en bas âge en raison des infections récurrentes non contrôlées. Avec la greffe de cellules souches, le taux de survie s'améliore considérablement, bien que le succès du traitement dépende de facteurs comme l’âge au moment de la greffe et la présence d'infections actives. Les patients atteints de LAD-II et LAD-III ont des pronostics variables, les symptômes hémorragiques et les troubles cognitifs pouvant complexifier la gestion de ces formes.

Conclusion

Le déficit d’adhésion leucocytaire représente une maladie rare mais grave, avec des implications importantes pour la réponse immunitaire. Alors que le traitement repose principalement sur la gestion des infections et la greffe de cellules souches pour les cas sévères, des avancées dans la thérapie génique offrent des perspectives prometteuses pour les futures interventions.

Référence: https://drive.google.com/file/d/1_2-VHQ5JBC_SjBYZUwQrcxE_Iui2h6_N/view?usp=drive_link

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