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Le syndrome acrocalleux de type Schinzel, également connu sous le nom de syndrome Schinzel acrocallosal, est une maladie génétique rare caractérisée par une association de malformations cérébrales, de dysmorphismes craniofaciaux, d’anomalies des extrémités et de troubles du développement. Décrit pour la première fois par Albert Schinzel en 1979, ce syndrome fait partie des conditions congénitales multisystémiques résultant principalement de mutations génétiques affectant le développement embryonnaire.

Caractéristiques principales du syndrome acrocalleux

1. Malformations cérébrales

  • Agenèse totale ou partielle du corps calleux : Le corps calleux, structure nerveuse connectant les hémisphères cérébraux, est absent ou sous-développé. Cela peut entraîner des anomalies neurologiques et des retards cognitifs.
  • Ventriculomégalie : Dilatation des ventricules cérébraux due à une accumulation anormale de liquide céphalorachidien.
  • Holoprosencéphalie : Une fusion anormale des hémisphères cérébraux peut être observée dans certains cas.

2. Dysmorphismes craniofaciaux

  • Front proéminent ou bombé.
  • Hypertélorisme (augmentation de la distance entre les yeux).
  • Fentes labio-palatines dans certains cas.
  • Micrognathie (mâchoire inférieure réduite).

3. Anomalies des extrémités

  • Polydactylie préaxiale ou postaxiale (doigts ou orteils supplémentaires).
  • Syndactylie (fusion des doigts ou des orteils).
  • Déformations osseuses des mains et des pieds.

4. Retard de développement et déficience intellectuelle

  • Retard psychomoteur significatif dès la petite enfance.
  • Troubles du langage et des capacités cognitives variables.
  • Dans les cas sévères, absence de langage et dépendance complète pour les activités quotidiennes.

5. Autres anomalies associées

  • Malformations cardiaques congénitales.
  • Anomalies rénales.
  • Hypotonie musculaire (faiblesse généralisée des muscles).
  • Convulsions dans les formes graves.

Étiologie et bases génétiques

Le syndrome acrocalleux est principalement attribué à des mutations dans le gène KIF7, localisé sur le chromosome 15q26.1.

  1. Rôle du gène KIF7
    • KIF7 code pour une protéine clé impliquée dans la signalisation Hedgehog, essentielle pour le développement embryonnaire, notamment la formation du système nerveux central, des os, et des organes internes.
    • Les mutations entraînent des altérations du développement craniofaciaux, cérébraux, et squelettiques.
  2. Mode de transmission
    • Autosomique récessif : Les deux parents doivent être porteurs d’une mutation pour que l’enfant soit affecté.

Diagnostic

1. Diagnostic prénatal

  • Échographie obstétricale : Identifie l’agenèse du corps calleux, les polydactylies et d’autres anomalies structurelles.
  • IRM prénatale : Permet une évaluation détaillée des structures cérébrales.
  • Amniocentèse ou prélèvement de villosités choriales : Permet l’analyse génétique pour identifier des mutations dans le gène KIF7.

2. Diagnostic postnatal

  • Imagerie cérébrale : IRM et TDM pour confirmer les malformations cérébrales.
  • Analyse génétique : Séquençage ciblé ou analyse exome pour détecter des mutations pathogènes.
  • Évaluation clinique : Observation des caractéristiques physiques et neurologiques.

Gestion et prise en charge

1. Approche multidisciplinaire

La prise en charge des patients atteints du syndrome acrocalleux nécessite l’intervention de plusieurs spécialistes :

  • Neurologues : Gestion des convulsions et du retard de développement.
  • Chirurgiens orthopédiques : Correction des anomalies des extrémités.
  • Chirurgiens plasticiens : Réparation des fentes labio-palatines.
  • Cardiologues et néphrologues : Traitement des malformations cardiaques et rénales.

2. Réhabilitation

  • Thérapies physiques pour améliorer la motricité et la coordination.
  • Orthophonie pour les troubles du langage.
  • Support éducatif adapté aux capacités de l’enfant.

3. Soins palliatifs

Dans les cas les plus graves, un suivi palliatif peut être envisagé pour optimiser le confort et la qualité de vie.

Pronostic

Le pronostic du syndrome acrocalleux varie en fonction de la sévérité des anomalies cérébrales et systémiques. Les formes légères peuvent permettre une certaine autonomie, mais les cas graves entraînent souvent une dépendance complète et une espérance de vie réduite, principalement en raison des complications neurologiques ou cardiaques.

Recherche et perspectives

  1. Compréhension génétique
    • Exploration d’autres gènes potentiellement impliqués dans des cas atypiques.
  2. Thérapies géniques
    • Bien que théoriques, des approches visant à corriger les mutations pourraient émerger à l’avenir.
  3. Prévention prénatale
    • Développement de tests génétiques plus accessibles pour les familles à risque.

Références

  1. Schinzel, A., et al. (1979). "The acrocallosal syndrome: A new autosomal recessive syndrome". Journal of Medical Genetics.
  2. Putoux, A., et al. (2011). "KIF7 mutations cause acrocallosal syndrome". Nature Genetics.
  3. Volpe, J. J. (2018). Neurology of the Newborn. Elsevier.
  4. Kumar, S., et al. (2019). "Prenatal diagnosis of acrocallosal syndrome: A case report". Journal of Obstetrics and Gynecology Research.
  5. Online Mendelian Inheritance in Man (OMIM). "Acrocallosal syndrome (ACLS)". OMIM Database.

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