Les infections fongiques buccales
Les infections fongiques buccales autres que la candidose sont relativement rares mais peuvent provoquer des symptômes cliniques significatifs. Ces infections peuvent être causées par divers champignons pathogènes et nécessitent un diagnostic précis et un traitement approprié pour éviter des complications.
Agents pathogènes
En dehors de Candida albicans, les principaux agents pathogènes responsables des infections fongiques buccales comprennent :
- Aspergillus spp. : Ce genre de champignons est souvent associé à des infections pulmonaires, mais peut également provoquer des infections orales, surtout chez les patients immunodéprimés ou ceux ayant des conditions préexistantes comme la mucoviscidose.
- Histoplasma capsulatum : Ce champignon dimorphe est souvent lié à des infections pulmonaires, mais peut également causer des infections buccales, surtout chez les patients avec une immunosuppression ou une maladie systémique.
- Blastomyces dermatitidis : Ce champignon dimorphe provoque souvent des infections pulmonaires ou cutanées, mais peut également affecter la cavité buccale, surtout chez les personnes immunodéprimées.
- Coccidioides immitis : Responsable de la coccidioïdomycose, ce champignon peut rarement causer des infections orales, généralement dans des contextes d’infections disséminées.
Manifestations cliniques
Les manifestations cliniques des infections fongiques buccales varient en fonction de l’agent pathogène et de l’état immunitaire du patient :
- Aspergillose buccale : Les infections orales par Aspergillus spp. peuvent se manifester par des lésions ulcéreuses ou nécrotiques dans la bouche, des douleurs, et une inflammation locale. Ces infections sont plus fréquentes chez les personnes avec des prothèses dentaires ou des implants.
- Histoplasmose buccale : L’histoplasmose orale se présente souvent sous forme de lésions ulcéreuses ou nodulaires dans la bouche, souvent accompagnées de symptômes systémiques comme la fièvre et la perte de poids.
- Blastomycose buccale : Les lésions buccales de la blastomycose se manifestent comme des ulcères ou des masses nodulaires, parfois accompagnées de symptômes de l’infection pulmonaire ou cutanée.
- Coccidioïdomycose buccale : Cette infection est rare mais peut se présenter comme des ulcérations buccales ou des lésions nodulaires, souvent dans le contexte de coccidioïdomycose disséminée.
Diagnostic
Le diagnostic des infections fongiques buccales autres que la candidose repose sur plusieurs méthodes :
- Examen clinique : L'examen physique est crucial pour détecter les lésions caractéristiques des infections fongiques.
- Culture fongique : La culture des échantillons prélevés sur les lésions buccales permet d'identifier le champignon pathogène. Cette méthode est fondamentale pour le diagnostic.
- Examen microscopique : L'examen au microscope des échantillons de lésions peut révéler les structures fongiques caractéristiques.
- Biopsie : Une biopsie des lésions peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic et exclure des pathologies malignes ou d’autres infections.
- Tests systémiques : Pour les infections systémiques, des tests comme les sérologies et les tests d’imagerie peuvent être nécessaires pour évaluer l’étendue de l’infection.
Traitement
Le traitement des infections fongiques buccales autres que la candidose dépend de l'agent pathogène :
- Antifongiques systémiques : Des médicaments antifongiques systémiques, comme l'itraconazole, le voriconazole ou l’amphotéricine B, sont souvent nécessaires pour traiter les infections plus graves ou disséminées.
- Antifongiques topiques : Pour les infections localisées, des antifongiques topiques peuvent être utilisés, bien que les infections par Aspergillus et d'autres agents nécessitent généralement une thérapie systémique.
- Traitement de support : La gestion des symptômes, le maintien d'une bonne hygiène buccale, et la prise en charge des conditions sous-jacentes, comme l’immunosuppression, sont également importants.
Pronostic
Le pronostic des infections fongiques buccales autres que la candidose dépend largement du type de champignon impliqué, de l'état immunitaire du patient, et de la rapidité du diagnostic et du traitement. Les infections buccales localisées, lorsqu'elles sont correctement traitées, ont généralement un bon pronostic, tandis que les infections disséminées peuvent être plus graves et nécessiter une prise en charge prolongée.
Référence: https://drive.google.com/file/d/1djrgCdg_YQS3e-aTPTuwpjgF5wjP2MjM/view?usp=drive_link