Inflammation de la vésicule biliaire : Cholécystite
Introduction
L’inflammation de la vésicule biliaire, ou cholécystite, est une affection courante qui peut être aiguë ou chronique. Elle survient généralement en raison d’une obstruction du canal cystique par un calcul biliaire, entraînant une rétention de bile et une inflammation. Cette pathologie peut engendrer des complications graves si elle n’est pas traitée rapidement.
Épidémiologie
La cholécystite touche près de 20 % des patients atteints de lithiase biliaire. Elle est plus fréquente chez les femmes et les individus âgés. Les principaux facteurs de risque incluent :
- La présence de calculs biliaires.
- Le sexe féminin, en raison des variations hormonales.
- L’obésité et les troubles métaboliques.
- Une alimentation riche en graisses.
Physiopathologie
L’obstruction du canal cystique par un calcul empêche l’écoulement normal de la bile, ce qui provoque une distension et une inflammation de la vésicule biliaire. Cette obstruction favorise la prolifération de bactéries, notamment Escherichia coli, Klebsiella et Enterococcus, exacerbant l’inflammation.
Il existe deux formes principales :
- Cholécystite aiguë : Caractérisée par une inflammation brutale et intense.
- Cholécystite chronique : Résultant d’épisodes répétés d’inflammation aiguë, entraînant une fibrose et un dysfonctionnement progressif de la vésicule biliaire.
Manifestations cliniques
Les symptômes typiques de la cholécystite comprennent :
- Douleur abdominale : Localisée dans l’hypochondre droit, souvent intense et persistante.
- Fébricité et frissons.
- Nausées et vomissements.
- Signe de Murphy positif : Douleur lors de l’inspiration profonde pendant la palpation de l’hypochondre droit.
Dans les cas sévères, des complications telles que l’abcès, la gangrène, ou la perforation de la vésicule biliaire peuvent survenir.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur une combinaison de signes cliniques, d’analyses biologiques et d’examens d’imagerie :
- Analyses sanguines :
- Leucocytose.
- Augmentation de la CRP (protéine C-réactive).
- Élévation modérée des enzymes hépatiques.
- Imagerie :
- Échographie abdominale : Examen de première intention montrant un épaississement de la paroi vésiculaire, des calculs et une distension.
- Scanner abdominal : Pour confirmer les complications.
- IRM biliaire : Utile en cas de suspicion de complications dans les voies biliaires principales.
Traitement
Prise en charge initiale
La gestion d’une cholécystite aiguë comprend :
- Hospitalisation : Surveillance des signes vitaux et prise en charge des douleurs.
- Antibiothérapie : Ciblant les germes intestinaux gram-négatifs et anaérobies.
- Jeûne : Pour réduire la stimulation de la vésicule biliaire.
- Hydratation intraveineuse.
Traitement définitif
- Cholécystectomie laparoscopique : Procédure standard pour retirer la vésicule biliaire.
- En cas de contre-indications à la chirurgie, une cholécystostomie percutanée peut être envisagée.
Gestion des complications
Les complications graves, comme l’abcès ou la perforation, nécessitent une intervention chirurgicale urgente ou des démarches interventionnelles.
Prévention
Pour prévenir la cholécystite, les mesures suivantes peuvent être utiles :
- Adopter une alimentation équilibrée : Limitation des graisses saturées.
- Maintenir un poids santé.
- Traiter les affections sous-jacentes : Comme la lithiase biliaire.
Conclusion
La cholécystite est une pathologie potentiellement grave, mais une prise en charge précoce permet de réduire les complications et d’améliorer les résultats. Les avancées dans le diagnostic et le traitement, notamment la chirurgie mini-invasive, ont significativement augmenté la sécurité et l’efficacité de la prise en charge.