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Les tumeurs à cellules géantes de l’os

Les tumeurs à cellules géantes de l’os (TCG), également connues sous le nom de giant cell tumors, sont des lésions osseuses bénignes localement agressives, caractérisées par la présence de nombreuses cellules géantes multinucléées dans un stroma tumoral mononucléé. Bien que généralement bénignes, elles présentent un potentiel de récidive élevé et peuvent, dans de rares cas, évoluer vers une transformation maligne.

Définition et épidémiologie

Les TCG sont des tumeurs osseuses bénignes, représentant environ 5 % des tumeurs osseuses primitives et 20 % des tumeurs bénignes de l’os.

  • Âge : Surviennent principalement chez les jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans.
  • Sexe : Légère prédominance féminine.
  • Localisation :
    • Épiphyses des os longs (souvent fémur distal, tibia proximal, radius distal).
    • Moins fréquemment, les vertèbres ou les os pelviens.

Physiopathologie

Les TCG sont caractérisées par un microenvironnement complexe associant des cellules stromales tumorales et des cellules géantes multinucléées de type ostéoclaste.

Mécanismes biologiques

  1. Cellules tumorales stromales :
    • Prolifération de cellules mononucléées produisant le ligand RANK (RANKL), stimulant la différenciation des précurseurs ostéoclastiques en cellules géantes multinucléées.
  2. Cellules géantes ostéoclastiques :
    • Présentes en grande quantité, responsables de la résorption osseuse locale.

Facteurs génétiques et moléculaires :

  • Anomalies génétiques sporadiques.
  • Mutations identifiées dans le gène H3F3A codant pour une histone (spécifique des TCG bénignes).

Caractéristiques cliniques

Symptômes

  • Douleur :
    • Localisée et progressive.
    • Exacerbée par l’activité physique.
  • Gonflement ou masse palpable :
    • Présente dans les lésions superficielles.
  • Altération fonctionnelle :
    • Diminution de l’amplitude des mouvements si localisée près d’une articulation.
  • Fractures pathologiques :
    • Fractures fréquentes en raison de la fragilité de l’os affecté.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur une combinaison d’examens cliniques, d’imagerie et de confirmation histologique.

Imagerie médicale

  1. Radiographie standard :
    • Apparence typique :
      • Lésion lytique, bien définie, sans sclérose périphérique.
      • Expansion osseuse possible.
      • Localisation épiphysaire, souvent proche de l’articulation.
  2. IRM (imagerie par résonance magnétique) :
    • Permet une meilleure évaluation de l’extension intra-osseuse et des tissus mous.
  3. Tomodensitométrie (TDM) :
    • Utile pour évaluer les lésions complexes (ex. : bassin, colonne vertébrale).
  4. Scintigraphie osseuse :
    • Capte une activité ostéoclastique accrue, mais manque de spécificité.

Biopsie

  • Essentielle pour confirmer le diagnostic.
  • Histologie typique :
    • Stroma riche en cellules mononucléées ovales.
    • Présence de cellules géantes multinucléées (type ostéoclaste).

Diagnostic Différentiel

  • Kyste osseux anévrysmal.
  • Ostéoblastome.
  • Métastases osseuses (particulièrement celles à cellules géantes).
  • Sarcome ostéogénique ou chondroblastique.
  • Tumeurs brunes associées à l’hyperparathyroïdie.

Évolution et complications

Récidive locale

  • Fréquence élevée, surtout après traitement conservateur.

Transformation maligne

  • Rare (environ 1 à 2 % des cas).
  • Transformation en sarcome à cellules géantes, souvent après radiothérapie.

Métastases pulmonaires

  • Peuvent survenir dans 1 à 4 % des cas.
  • Habituellement bénignes et indolentes, mais nécessitent une surveillance.

Prise en charge

Objectifs

  • Contrôle local de la tumeur.
  • Préservation maximale de la fonction articulaire.
  • Prévention des récidives.

Traitements locaux

  1. Curetage intralésionnel :
    • Traitement de choix pour les formes bénignes.
    • Associé à une adjuvance chimique (phénol, ciment osseux) ou thermique (azote liquide).
  2. Résection chirurgicale large :
    • Indiquée pour les lésions agressives ou récidivantes.
    • Peut nécessiter une reconstruction (prothèse, greffes osseuses).

Traitements systémiques

  1. Denosumab :
    • Inhibiteur de RANKL.
    • Utilisé dans les cas avancés, inopérables ou récidivants.
    • Permet une diminution de la résorption osseuse et une stabilisation de la lésion.
  2. Radiothérapie :
    • Option rare, réservée aux tumeurs inopérables (ex. : colonne vertébrale).
    • Augmente le risque de transformation maligne.

Pronostic

  • Pronostic général :
    • Favorable pour les formes bénignes si une chirurgie appropriée est réalisée.
  • Facteurs influençant le pronostic :
    • Qualité de l’exérèse chirurgicale.
    • Présence de complications (métastases, transformation maligne).

Recherches actuelles et perspectives

Thérapies ciblées

  • Exploration des voies moléculaires impliquées, notamment RANKL/OPG, pour de nouvelles options thérapeutiques.
  • Utilisation élargie de médicaments comme le denosumab pour améliorer les résultats dans les cas inopérables.

Avancées en biomatériaux

  • Développement de substituts osseux pour une meilleure reconstruction après résection tumorale.


Référence: https://drive.google.com/file/d/18H9_Ib0JFc-htIPaQvz8zS12HBo3ygWg/view?usp=drive_link

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