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L’épicondylite latérale

L’épicondylite latérale, communément appelée "tennis elbow", est une affection musculosquelettique caractérisée par une douleur au niveau de l'épicondyle latéral de l'humérus. Elle résulte d'une surcharge des tendons des muscles extenseurs de l'avant-bras, en particulier l'extenseur radial du carpe. Bien que souvent associée à la pratique du tennis, cette pathologie touche une population plus large, incluant les travailleurs effectuant des gestes répétitifs.

Anatomie et biomécanique de l'épicondyle latéral

L'épicondyle latéral est une petite saillie osseuse située sur la face externe du coude, où s’insèrent plusieurs tendons des muscles extenseurs de l'avant-bras.

  1. Muscles concernés :
    • Extenseur radial court du carpe (principal tendon impliqué).
    • Extenseur commun des doigts.
    • Supinateur.
  2. Fonction :
    • Extension et stabilisation du poignet, notamment lors des mouvements de préhension.

Une surcharge ou des microtraumatismes répétés entraînent des lésions au niveau de l’insertion tendineuse, provoquant une douleur et une inflammation.

Physiopathologie de l'épicondylite latérale

  1. Lésion mécanique :
    • Microdéchirures des fibres tendineuses au niveau de l’insertion sur l’épicondyle latéral, souvent dues à des forces de traction répétées.
  2. Processus dégénératif :
    • Plutôt qu’un processus inflammatoire aigu, l’épicondylite latérale est aujourd’hui reconnue comme une tendinopathie dégénérative chronique.
    • Altérations histologiques : désorganisation des fibres de collagène, hypervascularisation, et infiltration de fibroblastes myoïdes.
  3. Douleur neurogène :
    • Une hypersensibilité des nerfs sensitifs périphériques autour de l’épicondyle peut contribuer à la douleur chronique.

Facteurs de risque et causes

  1. Mouvements répétitifs :
    • Activités impliquant la préhension prolongée ou les mouvements répétitifs du poignet (tennis, bricolage, travail manuel).
  2. Technique inadéquate :
    • Utilisation incorrecte des outils ou mauvaise posture, notamment chez les sportifs.
  3. Facteurs individuels :
    • Âge : Prévalence maximale entre 30 et 50 ans.
    • Sexe : Légère prédominance chez les hommes.
    • Comorbidités : Diabète, obésité, et hypercholestérolémie.
  4. Environnements professionnels :
    • Les métiers impliquant une répétition constante de mouvements du poignet et de l’avant-bras (menuiserie, peinture).

Symptômes et diagnostic

  1. Symptômes principaux :
    • Douleur localisée à l’épicondyle latéral, irradiant parfois vers l’avant-bras.
    • Faiblesse lors de la préhension ou des mouvements de poignet.
    • Douleur exacerbée par les activités comme soulever un objet ou serrer la main.
  2. Diagnostic clinique :
    • Test de Cozen : Douleur reproduite lors de l'extension résistée du poignet.
    • Test de Mill : Douleur lors de l’étirement passif des extenseurs.
    • Palpation douloureuse de l'épicondyle latéral.
  3. Examens complémentaires :
    • Non nécessaires dans la majorité des cas.
    • Échographie ou IRM en cas de doute ou d'évolution prolongée, montrant des signes de tendinopathie dégénérative (épaississement, hypervascularisation).

Prise en charge thérapeutique

  1. Traitement conservateur :
    • Repos relatif : Éviter les activités aggravantes tout en maintenant une mobilité douce.
    • Glace et anti-inflammatoires : Pour réduire la douleur dans la phase aiguë.
    • Orthèses : Bandes ou attelles épicondyliennes pour diminuer la contrainte sur l’épicondyle.
  2. Rééducation fonctionnelle :
    • Étirements : Étirer doucement les muscles extenseurs pour soulager la tension.
    • Renforcement excentrique : Recommandé pour améliorer la résistance du tendon.
    • Thérapie manuelle : Mobilisation des tissus mous et techniques de relâchement musculaire.
  3. Thérapies instrumentales :
    • Ondes de choc extracorporelles : Stimulation mécanique favorisant la réparation tissulaire.
    • Ultrasons : Pour améliorer la vascularisation locale.
  4. Injections :
    • Corticostéroïdes : Efficaces à court terme pour soulager la douleur, mais leur usage répété est controversé.
    • PRP (plasma riche en plaquettes) : Méthode prometteuse pour stimuler la régénération tendineuse.
  5. Chirurgie :
    • Réservée aux cas résistants après 6 à 12 mois de traitement conservateur.
    • Technique courante : débridement du tendon affecté et libération des adhérences.

Pronostic et prévention

  1. Pronostic :
    • La majorité des patients récupèrent en 6 à 12 mois avec un traitement conservateur.
    • Les cas chroniques nécessitent une prise en charge prolongée.
  2. Prévention :
    • Amélioration de la posture et des techniques de travail ou de sport.
    • Exercices réguliers d'étirement et de renforcement des muscles extenseurs.
    • Utilisation d’équipements adaptés pour réduire les contraintes mécaniques.

Conclusion

L’épicondylite latérale est une pathologie fréquente, affectant la qualité de vie des patients, en particulier ceux pratiquant des activités manuelles ou sportives. Une approche thérapeutique multidisciplinaire, combinant traitement conservateur, rééducation et prévention, permet dans la majorité des cas une récupération satisfaisante.


Référence: https://drive.google.com/file/d/18H9_Ib0JFc-htIPaQvz8zS12HBo3ygWg/view?usp=drive_link

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