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Dysménorrhée secondaire à un dispositif intra-utérin (DIU)

Définition

La dysménorrhée secondaire est définie comme une douleur pelvienne cyclique, survenant pendant les menstruations, due à une pathologie sous-jacente identifiable. Lorsqu’elle est liée à un dispositif intra-utérin (DIU), elle survient souvent chez des femmes ayant récemment fait poser un DIU pour la contraception.

La prévalence de la dysménorrhée liée au DIU varie en fonction du type de dispositif utilisé. Elle est plus fréquente avec les DIU en cuivre (DIU-Cu) qu'avec les DIU hormonaux (DIU-LNG, libérant du lévonorgestrel).

Types de dispositifs intra-utérins et impact sur la dysménorrhée

  1. DIU au cuivre (DIU-Cu) :
    • Utilise le cuivre comme agent spermicide.
    • Associé à une augmentation de la durée et de l’abondance des règles.
    • Peut entraîner une intensification des douleurs menstruelles chez certaines patientes.
  2. DIU hormonal (DIU-LNG) :
    • Libère progressivement du lévonorgestrel, un progestatif, dans la cavité utérine.
    • Réduit les flux menstruels et les douleurs dans la plupart des cas.
    • Toutefois, certaines patientes peuvent ressentir des crampes utérines après la pose, généralement transitoires.

Causes et mécanismes de la dysménorrhée liée au DIU

1. Réponse inflammatoire locale :

  • Le DIU induit une inflammation stérile de l’endomètre, augmentant la production de prostaglandines.
  • Les prostaglandines, en particulier la PGE2 et la PGF2α, sont responsables des contractions utérines douloureuses.

2. Facteurs mécaniques :

  • Une mauvaise position du DIU, comme un déplacement vers le bas ou une insertion incorrecte, peut entraîner des douleurs et des crampes persistantes.
  • La taille du DIU par rapport à la cavité utérine joue également un rôle ; un DIU trop grand ou mal ajusté peut provoquer une irritation.

3. Réactions individuelles :

  • Certaines femmes présentent une sensibilité accrue aux contractions utérines, rendant le DIU moins bien toléré.
  • Des antécédents de dysménorrhée primaire peuvent exacerber les symptômes.

4. Infections associées :

  • Bien que rares, des infections liées au DIU (endométrite ou maladie inflammatoire pelvienne) peuvent également causer une dysménorrhée.

Manifestations cliniques

  • Douleur pelvienne :
    • Crampes dans la région sus-pubienne, souvent irradiant vers le bas du dos ou les cuisses.
    • Apparition pendant les règles, mais parfois aussi entre les cycles, surtout en début d’utilisation.
  • Règles abondantes (ménorragies) :
    • Plus fréquentes avec le DIU-Cu.
    • Peuvent exacerber l’intensité des douleurs menstruelles.
  • Douleurs persistantes après insertion :
    • Plus fréquentes dans les 3 à 6 mois suivant la pose.
  • Autres symptômes :
    • Dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels).
    • Sensibilité accrue au toucher dans la région pelvienne.

Diagnostic

Le diagnostic de dysménorrhée secondaire à un DIU repose sur l’histoire clinique, l’examen physique et parfois des examens complémentaires.

1. Anamnèse :

  • Début des symptômes après la pose du DIU.
  • Antécédents de dysménorrhée primaire ou d’autres troubles gynécologiques.

2. Examen clinique :

  • Palpation pelvienne : Peut révéler une sensibilité accrue ou une position anormale du DIU.
  • Spéculum : Permet de vérifier la position correcte des fils du DIU.

3. Examens d’imagerie :

  • Échographie pelvienne transvaginale :
    • Méthode de choix pour évaluer la position du DIU.
    • Détecte un éventuel déplacement ou perforation.

4. Autres examens :

  • Test de grossesse : Écarte une grossesse intra-utérine ou extra-utérine.
  • Examens microbiologiques : En cas de suspicion d’infection pelvienne.

Prise en charge et traitement

1. Gestion médicale

  • AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) :
    • Réduisent la production de prostaglandines.
    • Souvent prescrits en première ligne (ibuprofène, naproxène).
  • Antispasmodiques :
    • Peuvent être utilisés pour soulager les crampes sévères.

2. Adaptation du DIU

  • Si la douleur persiste, une vérification de la position du DIU est nécessaire.
  • Un repositionnement ou un remplacement peut être envisagé si le DIU est mal placé.

3. Changement de type de DIU

  • Passage d’un DIU-Cu à un DIU-LNG chez les patientes présentant une dysménorrhée persistante.
  • Le DIU hormonal réduit significativement les saignements et les douleurs dans la majorité des cas.

4. Retrait du DIU

  • En cas de douleurs intolérables ou persistantes malgré les traitements.

5. Traitement des infections associées

  • Si une endométrite ou une maladie inflammatoire pelvienne est diagnostiquée, un traitement antibiotique est indiqué.

Pronostic

  • Dans la majorité des cas, les douleurs liées au DIU diminuent avec le temps, particulièrement dans les 3 à 6 mois suivant l’insertion.
  • Une gestion adaptée permet souvent de maintenir le DIU tout en réduisant les symptômes.
  • Si la douleur persiste ou si des complications surviennent, le retrait du DIU peut s’avérer nécessaire.

Prévention

  • Sélection appropriée des patientes : Éviter le DIU-Cu chez les femmes ayant des antécédents de dysménorrhée sévère.
  • Insertion correcte : Par un professionnel expérimenté, avec une évaluation préalable de la cavité utérine.
  • Suivi post-insertion : Vérification régulière de la position du DIU et des symptômes.

Références scientifiques

  1. Moschos, E., & Twickler, D. (2021). Dysmenorrhea in Women Using Intrauterine Devices: Pathophysiology and Management. Obstetrics and Gynecology Clinics of North America, 48(4), 681–696.
  2. Hubacher, D. (2007). Copper Intrauterine Devices and Dysmenorrhea: An Evidence-Based Review. Contraception, 75(6), S26-S30.
  3. Hurskainen, R., et al. (2004). Effect of the Levonorgestrel-Releasing Intrauterine System on Menstrual Blood Loss and Dysmenorrhea. American Journal of Obstetrics and Gynecology, 190(2), 507-512.
  4. Kaunitz, A. M. (2017). Intrauterine Devices: Contraceptive Benefits Beyond Efficacy. Obstetrics and Gynecology, 129(6), 1075-1080.
  5. Grimes, D. A., & Schulz, K. F. (2000). Protective Effects of Intrauterine Devices Against Endometrial Cancer. The Lancet, 355(9217), 1018-1020.

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